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bande dessinée - Page 14

  • Dessine-moi un strip

    En cette période très particulière, une initiative de la Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême s’avère particulièrement la bienvenue. Depuis le 6 avril, en partenariat avec le ministère de la Culture et le Centre national du livre (CNL), la CIBDI d’Angoulême propose aux Français de se mettre au dessin et à la BD grâce à l’opération "Toute la France Dessine !" Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’année de la bande dessinée.

    Les ambitions de la vénérable institution ? Rien de moins que "développer une meilleure connaissance de la BD et de ses codes tout en valorisant les pratiques amateurs."

    Chaque semaine, un strip de quatre cases sera mis en ligne sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter et Youtube) avec le hashtag #ToutelaFranceDessine. Les deux premières cases seront dessinées par un auteur ou une autrice de BD. Elles constitueront le début d'une histoire qu'il s'agira de poursuivre en dessinant les cases vierges. Et ce sont les internautes qui s’en chargeront… Les participants auront juste à partager leurs créations sur les réseaux sociaux en mentionnant le hashtag #Toutelafrancedessine et en taggant le compte @2020annéeBD pour que l'on ne passe pas à côté de leur strip.

    Les meilleures contributions seront publiée chaque semaine sur les sites et réseaux sociaux partenaires de l’opération et exposée lors du prochain festival d’Angoulême, en janvier 2021.

    Les premiers auteur·e·s de l’opération "Toute la France Dessine !"sont sont Florence Cestac, marraine de l’Année de la Bande Dessinée, Jul, également parrain de l’Année de la bande dessinée et Giorgia Marras, autrice franco-italienne, ancienne résidente de la Maison des Auteurs à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, Angoulême.

    Alors, tous à vos crayons, vos plumes et vos encres de chine : cette période de confinement s'y prête bien. Cette semaine, c'est Jul qui s'y colle.

    "Toute la France Dessine !"
    BD 2020
    https://www.bd2020.culture.gouv.fr/Actualites/toute-la-france-dessine

    Voir aussi : "Attache ta tuque ou le français dans tous ses États"

    Jul ©Jul

  • Étreintes orientales

    les mille et une nuits,bd,contes,érotisme,sexe,favorite,sultan,trif,andrea celestini,claire nyman,tabou,orientalismeIl y a des sagas dont l’ambition laisse pantois, lorsqu’elles ne nous excitent pas à l’idée de ce que donneront les volumes suivants. L’adaptation en bandes dessinées des Mille et une Nuits par Trif (éd. Tabou) en fait partie.

    Les éditions Tabou proposent cette version du classique de la littérature arabe, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il risque de surprendre, pour ne pas dire heurter, pas mal de lecteurs.

    Trif propose en effet une version BD épicée et érotique dans ces histoires légendaires mêlant drames et émois amoureux, jalousies, richesses et pouvoirs, rêves de richesse, mariages idylliques, corps somptueux et étreintes torrides. Vous ajoutez à cela des amants transits, des sultans impitoyables, quelques djinns et des favorites belles comme des déesses et redoutables comme des bataillons et vous aurez une idée de ce que peut proposer les éditions Tabou, spécialisés dans l’érotisme.

    Ce premier volume en BD des Mille et Une Nuits commence, comme il se doit, par une introduction de ces contes légendaires racontés par Shéhérazade. Choisie comme courtisane, le sultan Shahriyar l’a promise à la mort après une seule nuit d’amour, comme toutes les autres épouses qui l’ont précédée. Promise à une mort certaine, Shéhérazade, la propre fille du vizir, n’entend pas être une nouvelle victime de Shahriyar. Lors de sa première (et potentiellement unique) nuit avec lui, elle lui raconte un premier conte, et, au petit matin, lui en promet d’autres aussi merveilleux : mais pour cela, le sultan doit lui laisser la vie sauve pour une nuit supplémentaire.

    Amants transits, sultans impitoyables, quelques djinns et des favorites belles comme des déesses

    La première de ces histoires, La Favorite et le Marchand Ghanim, est tiré du Conte d'Ayyûb le Marchand, de son fils Ghânim et de sa fille Fitna. Ghânim, un marchand de Bagdad, désargenté et seul, mais d’une grande probité, aperçoit un jour une superbe favorite dansant et chantant nue dans l’un des jardins du sultan. Bouleversé, le marchand entend la voir en secret régulièrement, jusqu’au jour où deux hommes enlèvent la jeune femme, la séquestre dans un coffre et l’emmènent dans le désert pour la tuer. Ghânim les suit pour délivrer la belle.

    Le second récit, Les deux Sorcières et le Prince Badr est inspiré de Jullanâr ou Badr Bâsim. Le sultan de Bassora a un fils, le beau et ténébreux Badr. Le vieil homme n’a pas de doute qu’il fera un mariage idéal. Mais l’héritier, naïf et insouciant, a déjà des visées : deux sœurs Giawara et Abdallah. Un soir, Badr décide de surprendre la première, "la plus belle fille de Bassora." Mal lui en prend.

    Ces deux histoires composent le premier volume d’un ouvrage assez classique dans la facture qui n’est pas sans penser à Djinn, la série orientalisante de Jean Dufaux et d'Ana Mirallès. Mais la comparaison s’arrête là, car la sensualité est arrosée d’une bonne dose d’érotisme, avec des courtisanes et des amants – du reste, souvent des sultans, vizirs et autres sémillants héritiers – souvent très déshabillés et succombant à des tentations aux lourdes conséquences.

    Voilà qui revisite Les Mille et Une Nuits d’une manière truculente, et finalement sans trop trahir l’esprit d’une œuvre classique qui ne parle après tout que d’amour.

    Trif, Les Mille et une Nuits, volume 1, Le Parfum de Shéhérazade
    Éd. Tabou, 2020, 48 p.

    Adaptation de Claire Nyman et mise en couleur d’Andrea Celestini
    http://www.tabou-editions.com/

    Voir aussi : "Mon corps est à moi"

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  • Où sont les monstres ?

    Ce n’est peut-être pas la bonne période pour découvrir le second tome du comics Vwars. Toutefois, pourquoi ne pas considérer que cette histoire d’une mutation génétique transformant ses malades en vampires peut être une BD aux vertus cathartiques ?

    Jonathan Maberry, au scénario pour cette adaptation de son roman, imagine une terre en guerre entre humains (les Beats) et des vampires (les Bloods), ce que le premier tome avait développé. Marco Turini et Alan Robinson, aux dessins pour ce deuxième volet, allient le fantastique et l’action pour une intrigue rythmée autour de soldats d’élites – humains, bien sûr. L’escouade V-8 est chargée dans une mine abandonnée, transformée en base scientifique hyper spécialisée. La mission devient un casse-pipe.

    Là où l’histoire prend un tour inattendu c’est que, contre tout manichéisme, parmi les vampires certains s’avèrent pacifiques. Quant aux humains, il semble que l’éthique et la morale ne coulent pas dans le sang de tous. Les soldats Lashonda et Taurus, respectivement Beat et Blood, vont faire l’expérience dans cette question exisentielle : "Où sont les monstres ?" Une nouvelle mission les conduit à Paris, sur les traces d'un appareil capital dans cette lutte contre les Bloods.

    V-Wars, publié par Graph Zeppelin, est une compilation des épisodes 6 à 11 de la série de comics. Cette saga de sang et d’action a été adaptée par Netflix.

    Jonathan Maberry, Marco Turini et Alan Robinson, V-Wars 2, Tous des Monstres
    Ed. Graph Zeppelin, 2020, 152v p.
    https://www.originalcomics.fr/2501-graph-zeppelin

    Netflix

    Voir aussi : "Monstres et compagnie"

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  • Tintin et le Lotus Bleu à la radio

    On connaissait le Tintin en BD, le Tintin en dessin animé ou encore Tintin au cinéma en motion capture (Le Secret de la Licorne de Steven Spielberg). Il y a aussi Tintin à la radio.

    France Culture propose en podcast, pour les jeunes de 7 à 77 ans, une adaptation radio des aventures de Tintin. en particulier Tintin et le Lotus Bleu, l’un des chefs d’œuvre d’Hergé.

    Fidèle au texte du créateur belge, la Comédie française fait revivre cette plongée dans la Chine des années 30 mêlant des intrigues rocambolesques, un poison fou, plusieurs génies du mal, des rebondissements, des amitiés (Tintin rencontre pour la première fois Tchang),des  considérations géopolitiques mais aussi des dénonciations du racisme et du colonialisme.

    Une belle manière de revenir du jeune reporter bruxellois et son fidèle compagnon à quatre pattes, Milou.

    C'est à suivre en ce moment en podcast, en cette période de confinement.

    D'après Hergé, Tintin et Le Lotus bleu, 5 podcasts, Radio France
    Coproduction France Culture, Moulinsart et la Comédie-Française
    https://www.franceculture.fr/evenement/les-aventures-de-tintin-le-lotus-bleu
    Hergé, Tintin et Le Lotus bleu, éd. Casterman, 1946, 61 p.

    Voir aussi : "Tintin, back in the USSR"

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  • La BnF rend hommage à Albert Uderzo

    Au lendemain de la mort d'Albert Uderzo, l'un des pères d'Astérix, la Bibliothèque Nationale de France a décidé de lui rendre hommage.

    Laurence Engel, sa présidente, s'exprime ainsi : "La BnF ressent une vive émotion au moment de la disparition d’Albert Uderzo. Le don qu’il avait fait à la Bibliothèque a marqué une étape importante - renouant avec la tradition d’une présence dans les collections de l’art de la bande dessinée, d’abord dans ses formes les plus anciennes, puis, et notamment grâce à lui, dans ses expressions contemporaines. Et c’est aussi une relation d’amitié qui s’est interrompue. Mais l’oeuvre d’Uderzo, ce patrimoine commun, demeure, elle, intacte et comme il l’avait souhaité, au sein des collections de la BnF, pour que reste vive, active, cette mémoire collective. Des planches magnifiques, de très grand format, qui donnent à voir le talent extraordinaire du dessinateur qu’il était. Uderzo aimait à se définir lui-même comme « un besogneux de la futilité » : sa besogne fut colossale et sa futilité nous demeure essentielle."

    Uderzo avait fait don en mars 2011 à la BnF de planches originales issues de trois albums des aventures du célèbre Gaulois : Astérix le Gaulois, le tout premier de la série, La Serpe d’or et Astérix chez les Belges.

    Un besogneux de la futilité

    Ces planches de grand format, encrées au pinceau par-dessus des crayonnés vierges de tout remords, donnent à voir l’immense talent d’un dessinateur de génie, dont la modestie naturelle aimait à rappeler qu’il était avant tout "un artisan."

    Ce don a été au cœur des deux événements de la BnF : la grande exposition Astérix à la BnF ! qui s’était tenue d’octobre 2013 à janvier 2014 et l'anniversaire des 60 ans d’Astérix en 2019, une autre exposition qui présentait dans la galerie des donateurs l’ensemble des 44 planches originales du tout premier album.

    Par la virtuosité du trait comme par le sens de la lettre, par la force du mouvement et celle des jeux
    d’ombres et de lumières, par la verve du caricaturiste, par l’efficacité des onomatopées, le dessin d’Uderzo est un art total, et totalement un art.

    Grâce à ce don qui témoigne de l’importance que les aventures d’Astérix et Obélix ont acquise dans la mémoire collective du XXe siècle, en France comme hors de ses frontières, Albert Uderzo a fait aussi pleinement entrer dans les collections nationales l’art de la bande dessinée. L’exposition Astérix à la BnF ! que la Bibliothèque a organisée en 2013, à la suite de cette donation, a rendu à l’œuvre qu’il a créée avec René Goscinny l’hommage qui lui était dû, en retraçant la genèse et les développements d’une réalisation majeure du neuvième art.

    https://www.bnf.fr/fr/agenda/asterix-le-gaulois-aux-origines
    Astérix de A à Z, exposition Astérix à la BnF !, octobre 2013-13-janvier 2014

    Voir aussi : "Astérix et la fille de Vercingétorix"

    Photo : Astérix le Gaulois. Aux origines. Bibliothèque nationale de France, 20-22 septembre 2019
    ASTÉRIX ® OBÉLIX ® IDÉFIX ®
    © 2019 LES ÉDITIONS ALBERT RENÉ / GOSCINNY-UDERZO

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  • Mon corps est à moi

    katia even,nicolas guenet,inguinis,érotisme,sexe,cirque romain,tibèreIl faut croire que l’Antiquité et la mythologie gréco-romaine soient des sources d’inspiration pour les auteurs de bande dessinées érotiques : après le cycle Achille de Cosimo Ferri, Katia Even et Nicolas Guenet choisissent le monde du cirque romain pour y dérouler une intrigue mêlant complot familial, manigances pour la possession d’un cirque et fantasmes sur fond de religion. C’est le sujet du premier tome du cycle Inguinis Oracle (éd. Tabou).

    Au Ier siècle de notre ère, sous l’empereur Tibère, Gaïus, jeune héritier d’un cirque que sa mère possède et gère depuis la mort de son mari, vit une vie insouciante, essentiellement dans les lupanars de la cité romaine. Un attentat contre la vieille femme bouleverse tout : Gaïus est obligé de fuir et trouve refuge au Temple des vestales, des prêtresses vierges veillant au feu sacré chargé de protéger Rome. Ces femmes, jouissaient d’important privilèges publics, en échange de 30 ans de chasteté. La présence du jeune fuyard pourrait bien mettre à mal chez Licinia, l’une de ces prêtresses, sa promesse de virginité.

    On imagine qu’il a fallu de la documentation aux auteurs pour faire revivre cette Rome du Ier siècle et en particulier le mystère des vestales. Inguinis Oracle s’inspire d’un récit de Plutarque sur une Licinia, une vestale ayant rompu son vœu de chasteté avec un patricien. Dans cette BD sulfureuse, Katia Even et Nicolas Guenet imaginent le personnage de Gaïus, jeune homme pourchassé, insouciant et plus habitué aux bordels romains qu’aux complots de pouvoir.

    Au Nom du Cirque, le premier tome de cette histoire, ne lésine pas sur les scènes d’orgies et d’ébats, tout en faisant de la virginité de Licinia l’un des sujets principaux du premier tome : la prêtresse saura-t-elle résister à l’attirance pour Gaïus ? La toute fin du livre s’ouvre astucieusement sur une interrogation, qui promet de futurs passionnants développements.

    BC

    Katia Even et Nicolas Guenet, Inguinis Oracle, tome 1, Au Nom du Cirque
    éd. Tabou, 2020, 48 p.

    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Plans à Troie"

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  • Les enfants sont répugnants

    Il y a deux manières de lire l’adaptation en BD de Sacrées Sorcières par Pénélope Bagieu.

    La première est ni plus ni moins que la découverte d’un classique du conte fantastique de Roald Dahl, qui deviendra également un film de Robert Zemeckis cette année.

    À Londres, un jeune garçon de huit ans, orphelin, vit avec sa grand-mère, une vieille dame dynamique, extravagante mais à la santé fragile. Suite à une alerte, ils se rendent à une station balnéaire pour quelques jours. Or, durant leur séjour, un congrès de sorcières se réunit secrètement pour ourdir un complot international contre les enfants ("Les enfants sont répugnants ! Ils puent ! Ils empestent ! Ils sentent le caca de chien ! Rien que d’y penser j’ai envie de vomir ! Il faut les écrabouiller ! Les pulvériser ! Écoutez le plan que j’ai élaboré pour nettoyer l’Angleterre de cette vermine…") Voilà le jeune garçon et sa grand-mère – qui n’est pas ignorante de ce thème peu ordinaire – entraînés dans une aventure incroyable.

    Voilà pour l’histoire de ce conte. Mais Pénélope Bagieu ne s’est pas emparée par hasard de cette histoire de sorcières. L’auteure, féministe revendiquée (on lui doit l’excellente série Culottées autour de personnalités féminines qui ont changé l’histoire, dont Joséphine Baker, Betty Davis, Phulan Devi ou Hedy Lamarr), fait de ces sorcières, à la fois redoutables, déterminées mais aussi ennemies des enfants, des représentations féminines modernes, invincibles et anti-maternelles au possible.

    La grand-mère, le personnage sans doute le plus passionnant de Sacrées Sorcières, est elle aussi une figure de femme complètement libre et indépendante. Protectrice de son petit-fils, la voilà engagée dans une aventure audacieuse. Une guerre de femmes, en quelque sorte, mais dans laquelle les enfants restent des héros sans peur et (presque) sans reproche.

    Pénélope Bagieu & Roald Dahl, Sacrées Sorcières, éd. Gallimard, 2020, 300 p.
    @penelopeb
    https://www.roalddahl.com

    Voir aussi : "Hedy Lamarr, star hollywoodienne et inventeuse de la technologie sans fil"

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  • Mon amant chinois

    Adapter en BD Marguerite Duras et l’un de ses plus grands chefs d’œuvre, L’Amant : quelle gageure ! Il fallait la délicatesse et le tact d’une auteure comme Kan Takahama pour mener à bien ce défi. Et en manga…

    Le choix d’un tel genre est finalement très pertinent pour une histoire se passant en Asie, dans l’Indochine des années 30, et contant l’éphémère histoire d’amour entre l’auteure française, quinze ans et demie à l’époque, et un riche ressortissant chinois.

    À l’époque, la jeune Marguerite vit dans une famille ruinée et dominée par un frère violent, sur lequel l’adaptation choisit de ne pas s’apesantir. L’adolescente vit en pension, avec pour seule amie une fille de son âge.

    C’est sur un bac sur le Mékong qu’elle croise la route de celui qui va être son premier amant. D’où vient-il ? Quelle est son histoire ? A-t-il déjà une fiancée ? Kan Takahama répond à quelques-unes de ces questions dans sa préface : sans doute les deux personnages se connaissaient-ils au moins de vue avant leur rencontre. Et il est également fort possible que la fiancée chinoise, qui fait l’objet de plusieurs cases, était elle aussi très jeune, mais "suffisamment aisée pour pouvoir épouser le Chinois."

    Cette histoire d’amour cruelle et vouée à l’échec est dépeinte avec un mélange de sensualité et de sensibilité, sans passer sous silence la cruauté que n’épargnera pas la petite Marguerite (la fameuse soirée au restaurant, en présence de la mère et du frère). Le coup de crayon de Kan Takahama, tout en respectant les canons du manga (yeux et bouches expressives, cases dynamiques), ajoute sa patte personnelle : travail sur l’éclairage et sur les flous, recherches dans les décors et surexpositions.

    Le lecteur trouvera dans cette BD des images (le costume de la jeune fille, les décors intérieur, la scène du bac) qui le ramèneront à une autre adaptation : celle filmée, cette fois, par Jean-Jacques Annaud en 1992. Une preuve supplémentaire que L’Amant de Marguerite Duras continue à vivre sa vie de chef d’œuvre marquant.

    Kan Takahama, L’Amant, d’après Marguerite Duras
    Adaptation Corinne Quentin, éd. Rue de Sèvres, 2020, 155 p.

    Marguerite Duras, L’Amant, éd. de Minuit, 1984, 145 p.
    https://www.editions-ruedesevres.fr/takahama-kan

    Voir aussi :"Bijou, bijou"

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